Rappelez-vous, en octobre dernier, je vous parlais de la sonde Messenger qui allait survoler Mercure pour la deuxième fois afin d'y prendre des clichés inédits de la planète la plus proche du soleil. On en sait désormais un peu plus car la petite navette a enregistré plus de 1200 photos de la surface.
Le premier vol effectué au-dessus de Mercure en janvier 2008 avait déjà révélé aux scientifiques que les vastes plaines présentes à sa surface sont le résultat de nombreuses éruptions volcaniques. Ils ont aussi découvert que son noyau formé de fer fondu est à l'origine des champs magnétiques qui la caractérisent.
L'étude des clichés obtenus après cette deuxième expédition a permis de découvrir que Mercure est une planète beaucoup plus agitée qu'on ne le pensait jusque-là. Des tornades fourmillent à sa surface par une température de 350 °C. En plus de devoir affronter une température aussi élevée, le matériel utilisé pour l'opération a dû résister à la force gravitationnelle exercée par le Soleil et à ses radiations importantes pour percer quelques-uns des mystères d'une planète pourtant très proche de la Terre.
Les images ont aussi révélé la présence sur Mercure d'un cratère de 692 km de diamètre. Cet impact est particulièrement bien visible puisqu'il s'agit de la seule trace géologique qui n'est pas encore recouverte d'une épaisse couche de cendres volcaniques. D'après Thomas Watters, de la Smithsonian Institution de Washington, ce cratère daterait de plus de 3,9 milliards d'années. Sean Solomon, scientifique en charge des observations de la Carnegie Institution de Washington, fait aussi part de changements importants identifiés dans les interactions entre les champs magnétiques et les vents solaires à la surface de Mercure. Le prochain vol prévu pour septembre 2009 pourrait fournir de nouvelles informations sur cette planète mystérieuse. Nous suivons l'affaire !
Photo : la planète Mercure (petit point noir) transite devant la surface du Soleil.