Mercredi 20 décembre 2006
Une équipe internationale d'astronomes a pu, pour la première fois, assister "en direct" à toutes les étapes de l'agonie d'une étoile happée par un trou noir géant, ces concentrations de matière si massives que même la lumière ne parvient à s'en échapper.
Un événement comme celui-ci, capté par le satellite Galex (Galaxy Evolution Explorer) de la Nasa, ne se produit qu'une fois tous les 10 000 ans dans une galaxie normale (...). Les scientifiques suspectent qu'au centre de chaque galaxie est tapi un trou noir "supermassif". Certains sont actifs, accumulant la matière avoisinante et la portant à de très hautes températures, ce qui rend l'ensemble très brillant... jusqu'au moment où tout disparaît dans le trou noir.
D'autres sont dormants, comme celui dissimulé au coeur de notre Galaxie, la Voie lactée. Ces monstres n'émettent pas la moindre lumière et sont donc très difficiles à étudier, sauf aux très rares moments où ils avalent une étoile. C'est précisément ce qui s'est passé dans une galaxie anonyme de la constellation du Bouvier, à 4 milliards d'années lumières de la Terre.(...)
L'étoile s'est d'abord aplatie et étirée lorsque les effets de la gravité du trou noir, dont la masse est évaluée à plusieurs dizaines de millions de fois celle du Soleil, ont commencé à se faire sentir. A un moment donné, l'étoile s'est disloquée. Certains des morceaux d'étoiles vont tourner en spirale autour du trou noir et y plonger, en générant un sursaut brillant de lumière ultra-violette que Galex a pu détecter. Les chercheurs ont pu suivre cette agonie pendant deux ans, pour arriver à la phase finale de la digestion de l'étoile. (...)
Source : AFP, Paris.
Lundi 11 décembre 2006
Les amateurs d'astronomie ont pu observer le dimanche 10 décembre 2006 avant l'aube un phénomène rare, puisque les courses de trois planètes, Jupiter, Mercure et Mars, se sont trouvé si proches qu'il a été possible de les masquer toutes les trois à la fois avec son pouce.
C'est la première fois depuis 1925 que trois planètes ont été si proches les unes des autres dans le champ d'observation et une telle coïncidence ne devrait pas se reproduire avant 2053.
Les trois planètes sont distantes de centaines de millions de kilomètres, mais l'orbite de chacune de chacune d'entre elles autour du soleil en fait des voisines dans les ciels est-sud-est.
Source : AP, Floride.
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Des nouvelles des astres
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Le tyrannosaure des océans
Un poisson qui régnait sur les océans il y a 400 millions d'années était capable de déchiqueter ses victimes avec la force d'un tyrannosaure, ont découvert des scientifiques américains, après avoir reconstitué la musculature de la mâchoire de ce redoutable prédateur. Dunkleosteus terrelli, un poisson de la taille d'un petit autobus, mesurait jusqu'à 11 mètres de long et pouvait peser jusqu'à 4 tonnes, selon cette étude publiée dans les Biology Letters de la Société royale britannique.
Les scientifiques connaissaient depuis longtemps ce prédateur par ses restes fossiles, mais sans soupçonner la force et la puissance de sa morsure. Les mâchoires de ce poisson à plaques cuirassées étaient capables d'exercer une pression de 5 tonnes. L'effet en était encore accentué par une dentition acérée, pouvant exercer une force de 5.500 kg/cm2.De surcroît, Dunkleosteus terrelli était capable d'ouvrir et de refermer sa gueule en un éclair (un cinquantième de seconde). Habituellement, soulignent les auteurs de l'étude, un poisson a soit une morsure puissante, soit une morsure rapide, mais possède rarement les deux caractéristiques en même temps. La force des mâchoires de l'ancien prédateur est à peu près deux fois celle de l'actuel requin blanc à la sinistre réputation.
"Cette puissance de morsure est la plus élevée de tous les poissons vivants ou éteints et figure parmi les plus élevées" au sein du règne animal, soulignent les auteurs de l'étude, Philip Anderson (Université de Chicago) et Mark Westneat (Musée Field d'histoire naturelle de Chicago).
Pour rivaliser avec Dunkleosteus terrelli, on ne trouve que certains anciens dinosaures, en particulier le Tyrannosaurus rex, et les alligators.
Source : AFP, Paris. Image : Karen Carr (AFP/AFP/HO)
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On a découvert un signal de haute énergie
Une équipe d'astronomes européens a annoncé la découverte d'un faisceau de très haute énergie venu de l'espace, qui balaie notre planète avec la régularité d'un phare, mais avec une intensité cent mille fois supérieure au signal le plus puissant observé jusqu'ici.
Ce rayonnement gamma est émis par un système binaire, appelé LS 5039, formé d'une étoile massive, vingt fois grosse comme notre Soleil, et d'un compagnon très compact, qui pourrait être un trou noir ou une étoile à neutrons. On connaît depuis les années 60 l'existence de signaux modulés provenant du fin fond de l'Univers : ils avaient fait croire pendant un temps à une tentative de communication de la part d'hypothétiques extraterrestres.Ces signaux sont généralement émis par des étoiles minuscules qui tournent très rapidement sur elles-mêmes, les "pulsars". Elles éjectent des flux de particules électromagnétiques par leurs pôles. Comme l'étoile tourne sur elle-même, ce faisceau d'énergie balaie l'espace comme le faisceau d'un gyrophare et peut être capté depuis la Terre avec une fréquence régulière.(...)
La science européenne a pu aussi se flatter d'un autre succès dans ce secteur, avec l'enregistrement d'une bouffée de rayonnements gamma, le 17 septembre 2006, avec le satellite Integral de l'Agence spatiale européenne. Ce phénomène, parmi les plus violents que connaît l'Univers, pourrait signaler la présence d'un trou noir en train de déchiqueter une étoile voisine.Source : Frédéric Garlan, AFP, Paris.
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Trois sites à explorer
Je vous conseille la visite de trois sites :
Très pédagogique, truffé d'informations, ce site a été créé par l'ADEME et la fondation Nicolas Hulot.
L'Atlas de l'United Nations Environment Program
L'avant-après de cet atlas des changements environnementaux ne vous laissera pas indifférent...
L'association présidée par Yann Arthus-Bertrand : retrouvez notamment les photos et les textes de la magnifique exposition "Vivants"
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Connait-on bien les dinosaures ?
La plupart des dinosaures restent encore à découvrir ! En analysant des estimations antérieures basées sur les découvertes effectuées jusqu'à aujourd'hui, l'anatomiste Peter Dodson de l'université de Pennsylvanie et le statisticien Steve Wang de l'université de Swarthmore pensent que 71 % des genres de dinosaures (les groupes dans lesquels se répartissent les différentes espèces) restent encore à découvrir. "Un enfant né aujourd'hui pourra s'attendre à une carrière très fructueuse en paléontologie des dinosaures", déclare Dodson.
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L'univers s'étend grâce à l'énergie sombre
Des observations du télescope spatial Hubble montrent que la mystérieuse "énergie sombre", qu'Albert Einstein avait le premier évoquée avant de considérer ce concept comme sa "plus grande erreur", semble avoir alimenté l'expansion de l'univers depuis au moins neuf milliards d'années, annoncent des astronomes.
"C'est la première fois que nous avons des données importantes sur cette période", souligne Adam Riess, co-auteur de l'étude, professeur d'astronomie à l'université Johns Hopkins et chercheur à l'Institut scientifique du télescope spatial de la NASA (...) Avec des collègues, M. Riess a utilisé Hubble pour observer 23 supernovas si lointaines que leur lumière a mis la moitié de l'âge actuel de l'univers (13,7 milliards d'années) pour atteindre le télescope orbital.
La physique de l'explosion des supernovas étant bien connue, les astronomes peuvent non seulement évaluer leur distance mais aussi la vitesse de l'expansion de l'univers au moment de leur déflagration. "Cette découverte continue à valider l'utilisation de ces supernovas comme sondes cosmiques", souligne M. Riess.
L'idée de l'"énergie sombre" a été pour la première fois proposée par Einstein pour expliquer comment l'univers pouvait éviter de s'effondrer sous le poids de la gravité. Mais Edwin Hubble, l'astronome qui a inspiré à la NASA le nom du télescope spatial homonyme, a démontré en 1929 que l'univers était en expansion, ce qui a conduit à la théorie du Big Bang. Et Einstein a du coup renoncé au concept d'énergie sombre.
En 1998, nouveau rebondissement. Des astronomes qui utilisaient des explosions de supernovas pour évaluer l'expansion de l'univers ont réalisé une observation surprenante: il apparaissait que des supernovas anciennes, dont la lumière avait parcouru une distance gigantesque dans l'espace avant de parvenir jusqu'à nous, s'éloignaient de la Terre plus lentement que la théorie du Big Bang ne le laissait supposer. En revanche, des supernovas voisines s'éloignaient plus rapidement qu'on aurait pu le prédire.
Ce phénomène ne pouvait s'expliquer que si une force mystérieuse provoquait une accélération de l'expansion de l'univers au fil du temps. Les cosmologistes l'ont surnommée "énergie sombre" et cherchent depuis à en découvrir la nature. (...) L'énergie sombre pourrait être une propriété de l'espace, comme Einstein le pensait, ou bien quelque chose semblable à un champ électromagnétique. A moins que l'explication ne réside dans une caractéristique encore inconnue des lois de la gravité...Source : AP, New York.
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Deux icebergs au large de la Nouvelle-Zélande
Deux icebergs de l'Antarctique dérivent au large des côtes néo-zélandaises, à une proximité record depuis trois quarts de siècle. Les icebergs se situaient mercredi à environ 100 km au large d'Otago, dans le sud-est du pays, soit la plus proche distance jamais observée depuis 75 ans, a indiqué l'Institut national de la recherche sur l'eau et l'atmosphère (NIWA).
Des hélicoptères ont emmené des scientifiques et des touristes observer les énormes masses de glace. L'un des deux icebergs mesure environ 500 mètres de long, sur 50 mètres de large et 60 mètres de haut, tandis que l'autre s'élève en un sommet d'une centaine de mètres et s'étend sur 300 mètres. Les icebergs ne devraient pas dériver plus près des côtes, selon les experts.
"D'après ce que nous voyons, ils fondent plutôt rapidement", a déclaré jeudi à Radio Nouvelle-Zélande, Craig Purdie, de l'université d'Otago.
Il a également indiqué que les icebergs dérivaient plus à l'est s'éloignant des côtes, même si des vents changeant pourraient modifier leur trajectoire (...)
Source : AFP, Wellington. -
Un cyclone géant sur Saturne
Vendredi 10 novembre 2006
Un gigantesque cyclone de 8 000 km de diamètre fait rage au pôle sud de Saturne, selon des images retransmises par la sonde Cassini et montrées (...) sur le site Internet de la Nasa. Il s'agit du premier phénomène de ce type jamais observé sur une planète autre que la Terre, soulignent les scientifiques de l'agence spatiale américaine.
Ils ont précisé que l'oeil de la tempête et les nuages à proximité ont des caractéristiques similaires à un cyclone terrestre mais avec des vents de 550 km/heure. A la différence de la Terre, le cyclone sur Saturne ne se déplace pas et reste sur le pôle. En outre, Saturne étant une planète formée de gaz, le cyclone ne s'est pas formé au-dessus d'un océan comme c'est le cas sur la Terre. (...)
Non seulement le cyclone sur Saturne est beaucoup plus important que ceux observés sur la Terre avec des nuages tournant de 30 à 70 km au-dessus de l'oeil, soit de deux à trois fois plus haut que sur Terre.
Source : AFP, Washington. -
Mercure devant le Soleil
Dans la nuit du mercredi 8 novembre au jeudi 9 novembre 2006, la planète Mercure est passée entre le Soleil et la Terre (phénomène de transit), apparaissant non plus comme une tête d'épingle lumineuse dans le ciel mais comme une microtache noire sur la surface de l'étoile.
Il n'était pas possible d'observer le phénomène directement depuis l'Europe mais un satellite de l'ESA et de la Nasa, SOHO, a pu photographier l'événement (cliquer sur l'image pour apercevoir Mercure).
Durant le XXIème siècle, Mercure transitera à quatorze reprises devant le Soleil. Celui-ci était le second, le précédent est intervenu le 7 mai 2003 et le prochain ne se produira pas avant le 9 mai 2016.
Avec Vénus, Mercure est la seule planète du système solaire à transiter ainsi de temps en temps entre la Terre et le Soleil. -
La disparition des poissons : mythe ou réalité ?
Vendredi 3 novembre 2006
La situation actuelle en matière de conservation des espèces de poisson et crustacés dans le monde "n'est pas acceptable" mais le scénario-catastrophe de la revue américaine Science prévoyant leur disparition avant 2050 est "improbable" a estimé la FAO.
"D'un point de vue scientifique, cette étude demande encore à être examinée et validée par les scientifiques", a déclaré à l'AFP Serge Garcia, le Directeur de la division halieutique (ressource de pêche,ndlr) de l'Organisation mondiale pour l'Alimentation et l'Agriculture (FAO).
L'extrapolation sur 40 ans par les auteurs de l'article des chiffres actuels de baisse des réserves "est statistiquement dangereuse", selon le responsable. "Elle implique une conduite irresponsable de toutes les industries et des gouvernements pendant quatre décennies et il faudrait un incroyable niveau d'apathie de tous les citoyens du monde pour que cela survienne", a-t-il estimé.
"La FAO a sonné l'alarme depuis la moitié des années 80 et estime que la situation actuelle des ressources en poissons montre des signes contradictoires de progrès (dans un petit nombre de pays développés) ou de stagnation (dans les autres pays développés). Le problème le plus grave se trouve dans les pays en voie de développement où les gouvernements n'ont pas les moyens d'appliquer les politiques de conservation nécessaire", a-t-il ajouté.
L'expert de la FAO note parmi les signes positifs de la prise de conscience du problème de la sur-pêche l'adoption, en 2001, par les membres de la FAO d'un "Code de conduite pour une pêche responsable" ainsi que la mise en oeuvre d'un accord, également de 2001, pour "une pêche respectueuse de l'écosystème".
Les restrictions à la pêche, les allocations de quotas, la reconnaissance par un label des conduites responsables font des progrès et le nombre des espèces dont les stocks se régénèrent s'accroit, a indiqué ce spécialiste.(...)
La FAO a chiffré la demande de poissons dans le monde à 180 millions de tonnes en 2030. En admettant que la pêche continue jusqu'à cette date à son niveau actuel soit environ 90 millions de tonnes par an, "il sera nécessaire de doubler la production actuelle de l'aquaculture (produits d'élevage pour 45 millions de tonnes) avec des effets significatifs négatifs sur l'environnement et une pénurie potentielle de la nourriture à base de poisson nécessaire aux besoins mêmes de cette aquaculture", a indiqué M. Garcia.
Actuellement 35 millions de tonnes de poissons sont transformées chaque année en farine de poisson.
Prés d'un poisson sur deux (43%) consommé dans le monde en 2005 provenait de l'aquaculture contre (9%) en 1980.
Source : AFP, Rome. -
Un dauphin avec des pattes ?
Dimanche 5 novembre 2006
Un dauphin souffleur capturé le mois dernier au Japon présentait une paire de nageoires supplémentaires, qui pourraient être les restes de pattes arrière, fournissant un nouvel indice sur une lointaine vie terrestre du mammifère, ont annoncé des chercheurs japonais.
Des pêcheurs ont capturé le dauphin doté de quatre nageoires au large de la côte ouest du Japon le 28 octobre, et ont alerté le Musée baleinier de Taiji, dans l'Etat de Wakayama, a expliqué le directeur du musée, Katsuki Hayashi.
Les restes fossiles montrent que les dauphins et les baleines étaient des mammifères terrestres à quatre pattes il y a environ 50 millions d'années, et partage la même ascendance que les hippopotames et les cervidés. Les scientifiques pensent qu'ils ont ensuite évolué vers la vie aquatique, et que leurs membres arrière ont disparu.
Bien que des signes accréditant cette théorie aient déjà été observés près de la queue de plusieurs dauphins et baleines capturés dans le passé, les chercheurs estiment que le spécimen découvert la semaine dernière serait le plus développé jamais étudié, selon le directeur du musée. (...)
"Je crois que les nageoires peuvent être des restes de l'époque où les lointains ancêtres des dauphins vivaient sur terre (...) c'est une découverte sans précédent", s'est enthousiasmé Seiji Osumi, conseiller à l'Institut de recherche sur les cétacés de Tokyo, qui a précisé qu'une mutation anormale pourrait avoir causé ce retour en arrière anatomique.
Source : AFP, Tokyo. Photo : Taiji Whale Museum -
La Terre, autrefois boule de neige
Mercredi 1er novembre 2006
Le champ magnétique de la Terre n'a guère changé depuis plus de deux milliards d'années, ce qui semble confirmer une hypothèse, jusqu'ici difficile à vérifier, selon laquelle la planète bleue a bien été autrefois une gigantesque "boule de neige", selon une étude publiée dans la revue Nature.
Le géologue américain David Evans, de l'université Yale à New Haven (Connecticut), a collecté une riche moisson de données globales sur le géomagnétisme des roches évaporitiques (salines) "descendant" jusqu'au Protérozoïque (ère qui précède l'apparition de formes de vie complexe sur Terre).
Selon lui, les propriétés magnétiques de ces roches suggèrent que, tout comme aujourd'hui, le champ magnétique de la Terre a principalement été formé autour d'un axe dipolaire. Il en déduit qu'au Néoprotérozoïque (dernière ère du Protérozoïque, d'il y a moins un milliard et 540 millions d'années), la Terre ressemblait à une "boule de neige".
On sait que cette dernière ère correspond à une période glaciaire dans les régions équatoriales de la Terre. D'après les uns, les autres régions étaient également couvertes de glace, mais d'après les autres, le phénomène aurait été localisé et s'expliquerait par un changement de l'obliquité de notre planète: l'obliquité est l'angle entre l’axe de rotation de la Terre et la perpendiculaire au plan de l’orbite terrestre autour du Soleil, qui détermine quelle partie de la planète est froide et quelle partie est chaude.
Aujourd’hui, l’obliquité de la Terre est de 23,5 degrés, les pôles sont les zones les plus froides et les régions équatoriales les plus chaudes. Mais si cette inclinaison dépassait les 58 degrés, la situation serait renversée: les pôles deviendraient chauds et l'équateur froid.(...)
Source : AFP, Paris